Notre patrimoine
L'église forteresse
Dans son testament de 542, saint Césaire, évêque d’Arles, mentionne une église dédiée à Notre Dame du Radeau. De dimensions modestes – on parle d’environ 15 mètres – elle était fermée devant par une grille de fer et sur les trois autres cotés par une muraille de pierre de taille. Elle occupait la partie centrale de la nef actuelle, touchant le chœur. On l’avait construite autour du puit que l’on peut toujours voir de nos jours car la tradition disait que les Saintes avaient élevé là un autel à la Sainte Vierge, le premier sur la terre des Gaules, et avaient vécu près de ce puit.
Au moment de son extension, aux IX° et XII° siècles, les pirates sévissaient sur la côte et il fallait se défendre contre les invasions.
L'église actuelle fut édifiée autour de la primitive en véritable forteresse. Elle domine le village et est visible à 10 km depuis l'intérieur des terres. Elle est formée d'une nef unique et droite, sans ornement et haute de 15 mètres. Le toit est entouré d'un chemin de ronde, avec créneaux et mâchicoulis et servit de tour de guet.
Le chœur et l'abside sont surmontés par un donjon en hémicycle qui renferme l'ancienne salle du corps de garde appelée « chapelle haute ». C'est de cette chapelle, appelée aussi Chapelle Saint Michel, que les saintes reliques sont descendues les jours de Pèlerinage. Les murs de l'église sont percés de meurtrières. Elle servait de refuge pour la population et on y trouve même un puits d'eau douce. Aujourd'hui, la statue de Sara, élément essentiel du patrimoine des gitans, est placée dans la crypte, à droite de l'autel. On remarquera également, dans l'église un autel païen du IV° siècle avant J.C.
Horaires des visites : 10h-12h et 14h - 18h.
L'ancien Hôtel de Ville
Le Musée Baroncelli, aujourd'hui fermé, était installé dans l'ancien Hôtel de Ville, aussi prétoire de justice et de paix, construit en 1876 par l'architecte arlésien Véran.
Il succède au premier hôtel de ville édifié en 1655 dont seuls subsistent les médaillons de marbre aux armoiries de France et de Navarre d'une part, des saintes Maries de la mer, d'autre part, sculptés par l'artiste lyonnais Pierre Sibrent, au XVIIème siècle.
Au dessus de l'entrée principale, 3 couleurs : Baroncelli (rouge et blanc), le drapeau de Provence (rouge et jaune) et celui de la Maison d'Anjou (bleu à fleur de Lys et lambel). Un peu plus haut en façade se trouve un cadran solaire circulaire.
Ce musée était un hommage au marquis Folco de Baroncelli-Javon (1869-1943), personnage emblématique de la Camargue. Lou Marquès, dirigeant du journal félibréen « l'Aïoli » en Avignon, fut un ardent défenseur des coutumes du patrimoine écologique, traditionnel et culturel de la Camargue. Il mena une vie de gardian et milita en faveur de la tolérance. C'est à lui que l'on doit la reconnaissance du pèlerinage gitan par les autorités ecclésiastiques.
Les cabanes de gardian
Demeure des gardians, des pêcheurs et des bergers, la cabane se reconnaît à son volume géométrique, juxtaposition d’un parallélépipède, d’un cylindre, d’un cône et d’un prisme.
L’architecture traditionnelle de cette cabane est fruit de simplicité et d’ingéniosité. Son abside tourne le dos au mistral.
Cette demeure aux murs bas blanchis à la chaux a un grand toit traversé d’un chevron, dont l’extrémité est parfois surmontée d’une corne de taureau ou d’une pièce de bois transversale pour former une croix. Ce chevron, placé à l’opposé de l’abside de la cabane éloigne la foudre et sert à nouer la corde qui l’amarre au sol, les jours de grands vents.
Jadis, les murs des cabanes étaient construits avec des matériaux issus des marais : glaise et roseaux. Aujourd’hui, d’autres matériaux sont employés… mais son architecture est toujours appréciée pour le plaisir de faire vivre la tradition ou tout simplement pour son adaptation aux conditions climatiques.